les plaques de muselets


Un peu d'histoire

Depuis sa naissance, la capsule, tout d'abord utilisée comme un outil, est rapidement devenue un support publicitaire de plus en plus esthétique, témoin de l'évolution des techniques et des événements sociaux.

C'est à l'époque de Dom Pérignon que l'on découvrit le moyen de réaliser et de contrôler la prise de mousse des vins de champagne, les bouteilles étaient bouchées avec des chevilles de bois garnies d'étoupe imbibées d'huile et cachetées à la cire.

Malheureusement c'est un bouchage qui ne résistait pas bien longtemps aux différentes manipulations des bouteilles et surtout à la pression du gaz contenu dans le flacon. Il fut donc remplacé par un bouchon de liège maintenu sur la bouteille par une ficelle (capsule qui peut être vu dans les caves Môet & Chandon) . Cette méthode montra hélas également très vite ses limites, puisque la ficelle pourrissait  ou subissait les agressions des rongeurs présents dans les caves et les bouchons sautaient plus tôt que prévu !

Il aurait donc été plus simple de remplacer la ficelle par du fil de fer, mais ce dernier aurait agressé et endommagé le bouchon. L'Échec était assuré.

 

 

 

NAISSANCE DE LA CAPSULE

Détails de très vieilles capsules

A sillon perpendiculaire ou à encoches, de nombreuses variantes ont été essayées avant d'opter définitivement pour le système à 4 encoches.

Monsieur Adolphe Jacquesson, réfléchissant au problème, eut l'idée géniale d'intercaler une plaque métallique entre le bouchon et le fil de fer. Après avoir envisagé différentes formes de capsules, différentes matières différent moyen d'accrochage et différents joints, il en fit un brevet qu'il déposa en novembre 1844.

La plaque de muselet venait de voir officiellement le jour. 

Il ne reste aujourd'hui que quelques exemplaires témoins de cette époque jalousement conservés dans une collection privée.

Un mystère cependant ! Si le brevet a bien été déposé en 1844, ce n'est que vers 1880 qu'apparaissent les premières capsules sur les bouchons. Pourquoi a-t-il fallut attendre si longtemps pour qu'un industriel se décide enfin à fabriquer et commercialiser nos chères petites plaques de muselets ?

Différentes formes de capsules

Les premières plaques sont fabriquées par la société Lemaire et ne présentent pas la même diversité de forme et de matière proposée par Jacquesson dans son brevet.

Elles sont muettes ou révèlent le nom d'un vigneron ou d'une ville estampé sur la plaque en creux ou en relief. Elles possèdent 2 sillons perpendiculaires ou 3 ou 4 encoches destinées à laisser passer le fil de fer du muselet. Au fil du temps, la majorité des vignerons opte pour le système à 4 encoches.

On trouve cependant dès le début du siècle et jusqu'aux année 30 des capsules à languette réalisées par un fabricant bordelais. La languette servait probablement à une meilleure prise de la capsule pour la présentation sur le bouchon. Certaines de ces capsules sont déjà colorées. Dans le langage des placomusophiles, nous dirons plutôt "peintes" ou "imprimées" par oppositions aux "estampées".

Style de capsule à languette dont une superbe Montebello estimée à près de 10.000 Frs

Pendant la seconde guerre mondiale, la réquisition des métaux ferreux pour l'armement donnera naissance a des capsules en aluminium assez rares en général. On connaît également des capsules en cuivre. Seule la marque Veuve Cliquot Ponsardin qui possédait son propre atelier de fabrication semble en avoir réalisées.

Quelques capsules anciennes possèdent un trou central rond ou carré destiné à aérer le bouchon. Certains vignerons se contentaient de percer la capsule à l'aide d'une alène.

 

Au début des années 60, les encoches disparaissent des capsules pour laisser la place aux "non découpées" ou encore aux "sans encoches".

Peu à peu les estampées disparaissent à leur tour au profit des "imprimées". Aujourd'hui on ne fabrique pratiquement plus de capsules de champagne estampées. Il faut dire que peut esthétiques, elles attirent beaucoup moins le collectionneur d'avantage sensible aux motifs, décorations et ornements qui fleurissent sur les capsules actuelles. La diversité des formes, des couleurs, de l'esthétisme, témoignage d'une époque sont autant d'atouts pour faire de la plaque de muselet un objet de collection recherché.

C'est ainsi qu'il y a 10 ans, on recensait environ 900 capsules de champagne différentes alors qu'aujourd'hui on en compte un peu plus de 10.000.

Souvent vigneron eux-mêmes, et résidant presque exclusivement en champagne, les premiers collectionneurs apparus il y a environ 15 ans, se comptaient alors sur les doigts de la main. On est bien loin aujourd'hui ce cette époque avec plus de 20.000 placomusophilistes passionnés débordant largement les frontières de la Marne et même de l'exagone.

classique "Passe par tout"

 

Histoire du clou

 

Clou grandeur nature

clou grossit 7 fois

 

Le clou en laiton est un clou qui traversait la capsule en son centre et qui pénétrait dans le bouchon. Son utilité reste encore une énigme. Bien que certaine hypothèses soient émises, aucune d'entre elles n'est a retenir aujourd'hui avec certitude. Ce clou est souvent gravé d'un chiffre ou d'une lettre ou des 2 simultanément, plus rarement d'un sigle.